Une fois le système de surveillance de sources vidéos déployé les nouveautés vont commencer à arriver via les dispositifs que vous aurez mis en place. Il pourra s’agir :
- d’emails de notification en provenance des réseaux sociaux
- de nouveaux items dans votre agrégateur de flux RSS
- d’emails de notification de nouveaux items de votre agrégateur (si vous utilisez Inoreader ou un agrégateur compatible avec IFTTT ou Zapier)
- d’emails de notification provenant d’un outil de surveillance de pages web
Quel que soit le système par lequel vous serez alerté vous allez cliquer sur les liens des vidéos qui vous intéressent a priori pour les visionner et c’est à partir de leur page d’origine que vous allez vouloir les collecter. Ce terme de collecte est en fait trompeur puisque deux options se présentent à vous :
- vous « déplacez » la vidéo pour la conserver dans un autre espace en ligne (embedded video ou video embarquée). Il ne s’agit pas d’une copie car si l’auteur de la vidéo originale la retire (de Youtube par exemple) elle disparaît également du service où vous l’avez enregistré.
- vous copiez la vidéo sur votre PC pour la conserver et éventuellement la partager avec d’autres sur un serveur (mais attention aux questions de droit d’auteur dans ce cas).
Globalement je conseille aux veilleurs professionnels de toujours récupérer les vidéos « en dur » (option 2) afin de disposer d’éléments concrets même plusieurs années après la diffusion de celles-ci ( de la même manière que je leur conseille d’indexer et d’archiver les informations textuelles pour un usage ultérieur). L’option 1 sera adaptée à des veilles moins stratégiques ou ouvertes au public (administrations, services publics par exemple), ou encore à des activités de curation.
Notez que les deux types de collecte ne sont pas antinomiques. On peut parfaitement animer un réseau de veille en ligne en y partageant les nouvelles vidéos remontées par le dispositif de surveillance automatisé en mode embarqué (option 1) et enregistrer par ailleurs ces mêmes vidéos sur un serveur privé pour en garder la trace si elles venaient à être supprimées par leurs auteurs (option 2).
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Sept services de stockage/partage de vidéos gratuits (option 1) [MàJ 08/06/2016]
Les deux principaux critères ayant conduit aux choix d’outils ci-dessous sont les suivants :
- Possibilité de créer des espaces privés : nous parlons de pratiques de veille où généralement la confidentialité est de mise. Pouvoir créer des espaces privés, personnels ou partagés avec d’autres veilleurs, est donc essentiel.
- Possibilité que ces espaces privés soient collaboratifs : c’est à dire que vous puissiez inviter d’autres veilleurs à partager des vidéos et des analystes à s’exprimer sur les extraits proposés.
- Possibilité d’envoyer une vidéo directement dans le service, c’est à dire sans avoir à la télécharger au préalable sur son PC, ce qui exclut des services comme Dropbox ou Flickr.
Les services testés et choisis sont :
- Diigo : l’outil de bookmarking à tout faire du veilleur. Une valeur sûre depuis 2005. Un tutoriel un peu ancien mais encore opérationnel par ici. L’intérêt d’utiliser un groupe Diigo est qu’on pourra y partager des vidéos mais également de simples URLs ou encore des fichiers PDF. Pas besoin donc de multiplier les espaces de partage.
- Pinterest : le service de curation par l’image (et la vidéo) par excellence. Créez un tableau secret et invitez des collaborateurs par email.
- Montage : service gratuit d’aide à l’analyse de vidéos proposant de très intéressantes fonctionnalités dont vous trouverez le tutoriel ici.
Les trois services suivants sont initialement destinés au milieu éducatif mais peuvent parfaitement convenir dans notre optique. Nous les avons découvert sur le blog OutilsTice . A l’instar de Montage, tous les quatre disposent du timecoding, c’est à dire de fonctionnalités qui permettent d’ajouter un commentaire et/ou un tag à un moment spécifique d’une vidéo pour y revenir d’un clic.
- Vialogues : plus de détails sur ce service gratuit ici.
- VideoNotes : gratuit également mais un peu plus complexe à mettre en oeuvre du fait que les options collaboratives sont en fait déportées dans Google Drive. Plus de détails ici.
- MoocNote : des fonctionnalités bien pensées mais quelques bugs durant nos tests. Plus d’infos ici.
- VideoAnt : un autre outil intéressant mais qui ne fonctionne qu’avec Youtube malheureusement et ne permet pas de créer des dossiers thématiques. Plus d’infos ici. [MàJ du 08/06/2016]
La compatibilité de chacun de ces services avec les sites de diffusion de vidéos pris en compte dans cette série de billets est indiquée dans le tableau ci-dessous, ainsi que certaines fonctionnalités (bas du tableau).
Tableau de compatibilité des services de diffusion de vidéos et de service de stockage de vidéos
[table id=2 /]
On constate qu’aucun de ces services n’est capable d’embarquer les vidéos natives des « purs » réseaux sociaux que sont Facebook, Twitter, Instagram et Periscope. Si ce sont avant tout ces services que vous souhaitez exploitez alors il vous faut choisir l’option 2. Si en revanche vous souhaitez exploiter Youtube, Dailymotion et Vimeo vous pouvez utiliser Pinterest et ses tableaux secrets. Si vous souhaitez disposer de fonctionnalités avancées, notamment le timecoding, il faudra utiliser l’un des quatre autres services mais ils ne prennent en compte, au mieux, que Youtube et Vimeo. Enfin, si vous voulez exploiter le maximum de ces services avec l’un de ces outils rendez-vous directement à la solution que je préconise ci-dessous.
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Les outils d’enregistrement de vidéos (option 2)
Pour télécharger les vidéos vues sur le web nous utilisons deux solutions qui ont fait leur preuves :
- Video Download Helper : une extension développée pour Firefox mais qui existe aussi pour Google Chrome. Il détecte automatiquement les vidéos sur des centaines de sites différents (voir la liste ici) et ne cesse de s’enrichir de nouvelles fonctionnalités. Il est notamment capable de capturer les flux provenant d’Instagram et, plus rare, de Periscope.
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Astuce : Comment capturer un flux Periscope à partir de votre PC?
- Ouvrez l’appli Periscope sur votre Smartphone
- Recherchez des flux avec les outils proposés par l’appli
- Cliquer sur le profil d’un utilisateur Periscope
- Récupérez son identifiant. Par exemple : @rolandgarros
- Ajoutez l’identifiant à l’URL suivante dans votre navigateur : https://www.periscope.tv/rolandgarros
- Une fois le profil chargé choisissez la vidéo à télécharger (à gauche de l’écran)
- Lancez le flux pour que VDH le détecte plus rapidement
- Lorsqu’il est détecté lancez l’enregistrement du flux
- Le fichier vidéo est stocké par défaut dans « Mes vidéos » sous Windows
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- Freemake Video Downloader : un logiciel gratuit qui est dans le paysage depuis longtemps et fonctionne bien. Le site du développeur indique prendre en compte plus de 10000 sites de téléchargement mais la liste n’en présente qu’une vingtaine. Ce logiciel est très utilisé depuis longtemps et si il y avait tromperie à un tel niveau j’imagine qu’il n’existerait plus… Comme on le voit dans le tableau ce logiciel fonctionne parfaitement avec les plateformes de partage traditionnelles mais ne prend malheureusement pas en compte les « purs » réseaux sociaux.
Le tableau ci-dessous synthétise les possibilités offertes par ces deux outils.
Tableau de compatibilité des services de diffusion de vidéos et des outils de capture
[table id=3 /]
Pour ce qui est de la lecture des vidéos ainsi capturées je ne peux que vous conseiller l’incontournable lecteur open source tout-terrain VLC Media Player.
Capturer les vidéos récalcitrantes
Il existe certaines vidéos dont la possibilité de capture ou d’ « embarquement » est bloquée. A ma connaissance, la seule manière de les récupérer est d’enregistrer une vidéo de son écran pendant que la vidéo défile. Pour cela il existe une autre valeur sûre dans le domaine open source. Il s’agit de CamStudio Bandicam dont vous trouverez facilement des tutoriels en ligne comme celui-ci [MàJ 15/06/2016] . Attention, ce n’est pas parfait. Le taux de rafraîchissement des vidéos ainsi réalisées donne des images un peu saccadées, surtout si votre PC rame.
L’autre solution bien connue (et qui ne donne pas d’images saccadées) c’est l’excellent Camtasia Studio. Ce logiciel coûte la modique somme de 280 euros mais il fait beaucoup plus que de la simple capture d’écran vidéo puisqu’il permet notamment de créer des montages élaborés.
Une solution pour obtenir le meilleur des deux options
Les services de stockage/partage de vidéos (option 1) sont limités, on l’a vu, dans leurs capacité à embarquer autre chose que des vidéos issues de Youtube ou Vimeo, ils offrent pourtant des fonctionnalités que vous aimeriez probablement utiliser sur des fichiers provenant d’autres sources (Facebook, Twitter,…). La solution (de bon sens) est résumée dans cette infographie. Je précise qu’elle est évidemment plus chronophage que les deux autres mais répond totalement selon moi aux objectifs d’un groupe de veille.
Pour mettre cette solution en oeuvre il faut :
- Télécharger les vidéos qui vous intéressent sur votre poste quelles que soient leurs sources avec Video Download helper
- Ouvrir un groupe privé dans Vimeo (plus souple que Youtube pour cela mais attention au quota vite atteint). Le groupe permet de créer des dossiers thématiques, ce que ne permet pas la chaîne.
- Inviter les participants à ce groupe (faites un copier-coller des emails si vous utilisez Firefox pour éviter un bug, sinon utilisez Google Chrome)
- Cliquer sur le bouton « Collection » présent sur la vidéo
- Choisir le groupe avec lequel vous souhaitez la partager
J’ai testé de nombreuses autres possibilités pour tenter d’accélérer la mise en ligne de vidéo et leur publication sur un espace partagé (IFTTT, Zapier, mise en ligne automatique de Dropbox sur Vimeo,…), pour des raisons de compatibilité et/ou de bugs seule la solution ci-dessus s’est révélée fonctionnelle. Si vous trouvez d’autres solutions de workflow de vidéos pour la veille n’hésitez pas à les indiquer en commentaire.
Schéma : Chaîne de traitement des flux des vidéos issues du web dans un processus de veille collaborative
Les autres articles de cette série :
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Mettre en place une veille sur les vidéos en ligne – Partie I : Rechercher des vidéos
-
Mettre en place une veille sur les vidéos en ligne. Partie 2 : Surveiller l’arrivée de nouvelles vidéos
Bonjour,
L’article n’insiste pas assez à mon sens sur les problèmatiques de droits. Les vidéos en CC sont assez rares et si tel n’est pas le cas, la récupération et l’upload sur d’autres sites est illegal.
Ceci étant, pour récupérer des vidéos embarquées, il y a aussi des solutions en ligne gratuite, fiable et rapide:
http://www.onlinevideoconverter.com
http://www.clipconverter.cc/fr/
Enfin, une alternative à Camstudio, gratuite et de bien meilleure qualité: BandiCam.
Bonjour Boris,
C’est vrai que j’évoque assez peu l’aspect juridique des choses. Vous avez raison de dire que la récupération de vidéos qui ne sont pas en CC est illégale. La question se pose toutefois clairement pour les millions de vidéos que les organisations et personnes diffusent sur les réseaux dans le seul but qu’elles soient justement reprises, rediffusées, intégrées sur d’autres pages pour devenir virales. Ce n’est bien sûr pas parce que les outils que l’on a à disposition nous permettent de le faire facilement qu’il faut le faire mais reconnaissons qu’il y a plus que de l’ambiguïté ici. Le jour ou une entreprise intentera un procès à un bloggeur/curateur ou autre parce qu’il a intégré une de leurs vidéos Youtube dans un de ses articles et pour peu qu’elle gagne, cela signera la fin du modèle de diffusion par les médias sociaux dans le but d’acquérir de la notoriété. Pas sûr que cela arrive donc.
Bien sûr là où il y a potentiellement illégalité c’est lorsqu’on partage ces mêmes vidéos dans un réseau privé (intranet, service en ligne spécifque tels que ceux indiqués) et je ne sais pas quoi dire là-dessus. Les besoins des veilleurs sont réels, les droits des auteurs aussi…
Merci pour vos adresses de services. J’en avais testé quelques autres également (http://www.savido.net/ https://savedeo.com/) mais j’ai préféré indiquer l’extension Video Download Helper car elle fonctionne avec tous les services cités. Autant ne pas multiplier les outils 🙂
Merci beaucoup pour Bandicam qui est effectivement bien meilleure que Camstudio et que j’ai intégré dans l’article.